mardi 30 août 2016

Un léopard de mer en BDM !

On en avait entendu parlé par les anciens hivernants... "Vous aurez peut être la chance de voir un léopard pendant l'hiver..." et bien c'est le 18 juillet qu'on a pu voir notre premier Léopard de mer en Baie du marin.


Ce mammifère marin vie autour du continent antarctique, mais à cette période de l'année, des jeunes explorent loin de leur terre natal. Un périple de plus de 2500 km ! La taille des femelles adultes peut atteindre 4,5m pour 600 kg !
Il se nourrit de krill, de jeunes éléphants de mer, et de manchots. Sa mâchoire est impressionnante mais il reste peu agressif envers l'homme.


jeudi 4 août 2016

Ma mission scientifique à Crozet

Depuis le temps que je suis ici, voilà enfin un article décrivant les objectifs professionnels de cette venue en terres australes.
Je travaille donc pour un laboratoire de recherche de l'Université de Rennes 1 : l'Unité Mixte de Recherche, CNRS, 6553 (Ecosystèmes, Biodiversité et Evolution) ainsi que pour l'INRA du Rheu (35). La recherche dans ces territoires est gérée par l'Institut Polaire Paul Emile Victor et c'est donc lui mon employeur direct. L'IPEV gère tout ce qui est logistique scientifique dans les TAAF.

Mon programme se nomme SUBANTECO (depuis 2014), autrement dit "Ecologie des milieux subantarctiques". Il existe depuis 1976, époque à laquelle il portait un autre nom : Biosol, puis Ecobio en 2006.
Je travaille principalement sur les invertébrés : Insectes, Gastéropodes, Arachnides, etc. mais le programme, également présent sur l'Archipel de Kerguelen s’intéresse aussi à la flore. La connaissance de la diversité des invertébrés, les interactions entre espèces introduites et endémiques, les effets du réchauffement climatique sur la flore ou la faune sont les thématiques sur lesquelles je travaille ici.
Observation au labo, nommé Biomar
Mes sujets de recherche sont variés mais une partie importante de ma mission tourne autour d'un escargot endémique : Notodiscus hookeri. Ce gastéropode est le seul escargot endémique présent dans les îles subantarctiques (Crozet, Kerguelen, Heard Island, Marion, Prince Edward, Sud de la Géorgie du Sud). L'espèce a la particularité de posséder deux phénotypes en fonction de la disponibilité en calcium dans le sol. Si le calcium est assimilable par l'escargot il aura une coquille en majorité minérale comme l'ensemble des espèces d'escargot connues dans le monde, si au contraire, le calcium n'est pas disponible, sa coquille sera en majorité organique (Charrier & al, 2013). Une partie de mes recherches consiste à en apprendre plus sur cet escargot : comment recherche-t-il sa nourriture ? en fonction de son phénotype, quelles sont ses réactions à des changements de température ? etc.
Notodiscus hookeri
J'étudie aussi les effets du réchauffement climatique sur les populations d'insectes endémiques. L'intérêt est de savoir comment vont évoluer les populations d'invertébrés suite à la hausse des températures et la baisse des précipitations.
Je travaille également sur la diversité des invertébrés de l'île avec l'INRA. J'essaye de capturer l'ensemble des espèces pouvant être présentes sur l'île pour qu'ensuite le génome des espèces soit analysé. Ces analyses génétiques permettront de connaître toute la diversité de l'île, et ainsi permettre de comprendre les mécanismes de colonisation de cette terre si éloignée d'un continent, ou par exemple, d'en apprendre plus sur les réseaux trophiques (chaines alimentaires).
Ectemnorhinus possessionensis, un charençon endémique
Je réalise également des relevés météorologiques, de la veille biologique au sujet des introductions d'espèces.
Pour ces différentes missions je vais sur le terrain capturer des insectes ou des escargots et ensuite je rentre au laboratoire où je mets en place les protocoles de recherche ou de la détermination des espèces capturées. j'alterne donc entre les cabanes de l'île et le labo.
A la recherche d'invertébrés